Alexis GLOAGUEN

Alexis Gloaguen est né le 19 avril 1950 à Plovan (Finistère). Il passe une grande partie de son enfance en Nouvelle-Calédonie (à Lifou, l’une des îles Loyauté) où lui vient le goût de la nature primitive. Rentré à Brest, il y mène ses études secondaires et, après avoir été titularisé comme instituteur, entame en 1970 des études de philosophie à l’Université de Bretagne Occidentale, lesquelles sont achevées à Clermont-Ferrand où il obtient le CAPES. Il enseigne cette discipline à Quimper, à Lannion, puis à Vannes de 1978 à 1992.

 

En 1979-1980, il fait de fréquents voyages en Cornouailles britanniques où il écrit sur les insectes et l’archéologie industrielle. Ces recherches fournirent la matière de Traques passagères (Calligrammes, 1989). En 1980-1981, il prend une année sabbatique pour écrire dans le nord de Ecosse ce qui deviendra Le Pays voilé (Calligrammes, 1990), récit de parcours au long des estuaires et dans les montagnes où il bivouaque, étudiant la flore et la faune sauvage. Les années 1980 sont largement consacrées à écrire sur la peinture et la gravure, à la suite de rencontres avec des artistes marquants dans ces domaines, ce qui permettra de nombreux et fructueux échanges.

 

A partir de 1987, il s’installe avec sa femme, Marie-Pierre, et leurs quatre enfants à Séné (Morbihan). Parcourant les chemins de cette commune d’anciens marais salants, il écrit La Folie des saules (Calligrammes, 1992), trois récits consacrés aux étangs et à la nuit. En 1992, il part avec sa famille à Saint-Pierre et Miquelon pour lancer le Francoforum, nouvel institut de langue française tourné vers le Canada et les Etats-Unis. Il en est, pendant huit ans, le premier directeur et, par une action constante en faveur de la francophonie, participe à la diversification économique de cet archipel de l’Atlantique-Nord après le moratoire sur la pêche à la morue en 1992. A ce titre, il fait plusieurs voyages au Canada, aux Etats-Unis et au Japon. C’est durant ces déplacements qu’il écrit, à ses moments perdus, Les Veuves de verre (Ed. Maurice Nadeau, 2010) et Digues de ciel (Ed. Maurice Nadeau, 2014), récits consacrés à sa découverte progressive des grandes villes nord-américaines. Parallèlement, il s’immerge dans la nature subarctique de Terre-Neuve où il étudie les ours (Envol de l’ours, Dana 1998), et fréquente le Grand Colombier, une “île aux oiseaux” au nord de Saint-Pierre (Le Roc et la faille, Blanc Silex 2001), les “ports extérieurs” de Terre-Neuve où l’on ne parvient qu’en bateau (Petit Nord, Citadel Road Editions 2006) et les côtes du Labrador.

 

Au fil des années, il tâche de rendre compte des liens unissant ces lieux à la parole poétique (L’Heure bleue, Blanc Silex 2004). Il enseigne la philosophie et l’histoire et géographie au lycée Emile Letournel à Saint-Pierre jusqu’en 2010, année où il retourne en France. Juste avant ce retour, le manuscrit Les Veuves de verre est publié par Maurice Nadeau dont la rencontre sera, pour l’auteur, déterminante. Le grand éditeur suit, pas à pas, l’écriture de La Chambre de veille, vécue à Ouessant depuis le sémaphore du Créac’h, durant l’hiver 2010-2011, et dans le cadre d’une résidence d’écrivain de l’association Culture Arts et Lettres des Îles (CALI). Ce livre sortira dans la foulée en 2012 et sera réédité en 2014 avec une postface de Marc Le Gros.

En 2013, dans le cadre d’une autre résidence d’écrivain, organisée par l’association Les Moyens du Bord à Morlaix, il écrit sur les jardins solidaires de cette ville, ce qui donnera lieu à la publication, en partenariat avec le photographe Pierre Pitrou, d’un livre d’artiste, Jardins du premier jour. En 2014 sort aux éditions Maurice Nadeau la suite des Veuves de verre, Digues de ciel, livre d’une tonalité assez différente et qui sera illustré par 22 aquarelles originales de Nono.

 

Entretemps, il a entamé avec l’archiviste Jérôme Allain et son épouse, Fanny, une activité à long terme : celle de traiter et de classer ses brouillons et ses archives. Ce travail, encore en cours, permet de montrer, étape par étape, comment s’effectue le processus d’écriture.

 

A partir de 2017 les éditions Maurice Nadeau entreprennent la publication des Écrits de nature d’Alexis Gloaguen, prévue en trois volumes pour une longueur totale de 900 pages. Chaque volume reprend des titres depuis longtemps introuvables auxquels s’ajoutent de nombreux inédits. Le premier parcourt les horizons du Pays de Galles, du sud-ouest de l’Angleterre et de la Bretagne. Le second (2018) est très largement consacré au nord de l’Écosse avant un retour vers la Bretagne. Le troisième paraîtra au printemps 2020 et sera entièrement consacré à l’Atlantique Nord (Saint-Pierre et Miquelon, Terre-Neuve, Labrador) et à la nature subarctique. Tous sont illustrés avec une justesse magistrale par Jean-Pierre Delapré, un artiste animalier qui, comme l’auteur, travaille sur le motif et à partir de notes de terrain.

 

En 2018, Alexis Gloaguen, sac au dos, a parcouru avec son compère Nono, le dessinateur, les montagnes du Haut Atlas marocain. Il en est ressorti, dans une grande spontanéité, un carnet de voyage, La Vallée des iris, publié par les Éditions Dialogues.

 

En 2020, paraît aux éditions Diabase le dernier volume de sa trilogie sur les grandes villes d’Amérique du Nord : Rues de mercure permet à l’auteur d’aller plus loin encore dans son exploration des paysages urbains sur lesquels il jette un regard très personnel et d’une grande intensité.

 

Alexis Gloaguen vit aujourd’hui en Centre-Bretagne.

 

Publications aux éditions Diabase :